

LOUIS
Pablo


PARUTION EN 2023
J' écris souvent...


De nos mondes
Elle s'étend jusqu'à la mer | Debout, face à la brise | Elle s'ancre en terre | Et par son entremise | S'unissent deux mondes | Aux traits singuliers | Qui se parlent, émus | Sans jamais dialoguer
Elle donne à voyager | Sans même se déplacer | Elle offre à nos regards | Des nuanciers terriens | Et marque avec malice | Les montagnes d'airain | Des plus hauts sommets | Plus profonds précipices
C'est un globe | Une sphère imparfaite | Qui imprime le monde | Et le met à l'échelle | Du microbe qui observe planète | De la morgue féconde | Que son attitute révèle
L'aride de la carte | Aux moussons sur ma peau | Quand brûle l'asphalte | Les maisons, des radeaux | C'est une roche saignante | Qui recouvre les sols | Les épouse, aimante | Les braisettes en vol


J'écris
J'écris les veines infusées de spleen | Désespoir acarien qui irrite mes narines | Histamine au coeur qui gonfle la rétine | Larmoiement acide qui creuse le sillon
Marionnette aux fils emmêlés | Désarticulée dans la lumière | Je pleure des rivières asséchées | Peines pulsées comme des éclairs
Assénant les vérités ultimes | Les idées qui arrangent | Le bonheur que l'on mime | Les joies les plus étranges
J'écris comme automate | Qui répète son geste | Sans même lever les yeux | Laissant faire patte preste | Absent, au milieu d'eux | Expressions du visage | J'observe, achromate | Les couleurs qui s'évadent | Figées comme fantoche


Fils lumière
Il n'est pas pression plus douce | Que celle de ta main | Qui enserre mon doigt | Blanchissant mes phalanges
Il n'est autre frimousse | Que je regarde matin | Emplissant de joie | Mon coeur quand yeux te mangent
Chahutant et parlant | Jusque dans ton sommeil | Tu mets dans mon présent | Des éclats de merveille
Et quand vient le moment | Au soir de te coucher | De laisser aux tourments | Espace de liberté
Le coeur alourdi | Les bras alanguis | Dernier élan d'amour | S'abandonne à la nuit
Le silence qui se noue | En un noeud apaisant | Ta respiration qui joue | Un leitmotiv troublant
Et la joie du matin | Quand soudain tu m'appelles | Le bonheur de se voir | Comme pour la première fois


Le regard
J'ai lu mille messages | En une fraction de temps | Découvert le verbiage | Que transporte le vent
J'ai vu dans ton regard | Sentiments interdits | J'ai cru qu'à mon égard | Amour était parti
Ballotés par les flots | Nos corps luminaires | Diffusent leur halo | Au plus profond des mers
Ecrasés par le vide | Bercés par les photons | Nos âmes impavides | Nos dermes rubiconds
Jonchent la voie lactée | Serpentent dans la matière | Et trouvent félicité | Dans l'univers austère
Du voyage indécis | Des trajectoires erratiques | Quand le pas faiblit | Le mouvement se fait musique
J'ai trouvé, contemplatif | Profondeur à ton oeil | Me fracassant sur les récifs | Mon esquif, un cercueil
Perçant comme des serres | Ton iris illumine | Oppressant, il enserre | Et les larmes ravinent
C'est le regard matin | Neuf du jour venant | C'est le regard marin | A l'iode, embrumant
Quand le sel attaque | Comme un bain d'acide | Et marque le visage | Comme un soleil aride
Se meuvent à l'horizon | Les mirages fantasmés | Se mettent au diapason | Nos signaux de fumée
J' expérimente parfois...
















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